Très loin d’être vieillot, le carrelage et ses applications n’ont aujourd’hui plus de limites.
Micromosaïque ou immenses plaques de grès, façon pierre, bois, ou métal, le carrelage prend aujourd’hui toutes les apparences, loin des carreaux fifties qui ont bercé notre enfance. Si bien que vous pouvez tout imaginer, du revêtement le plus basique aux réalisations les plus artistiques ! Facile à vivre, il se pose dans toutes les pièces de la maison avec une préférence pour les pièces d’eau ou les endroits à fort passage. On l’aime pour son rendu net, son entretien aisé et son côté caméléon, qui lui permet de se prêter à toutes les ambiances, de la plus chirurgicale à la plus chaleureuse.
En fonction de l’endroit où il est destiné (un couloir très passant, une salle de bains où il sera régulièrement mouillé…), le carrelage de sol demande à être choisi avec attention. D’autant plus qu’il renvoie en réalité à de nombreux revêtements. Quels sont-ils ? Quelles sont leurs particularités ? Où les employer dans la maison ? Quelles taille et pose privilégier pour en tirer le meilleur parti ? Réponses ici
Quatre normes vous aideront à y voir plus clair :
– La norme européenne PEI, recommande tel carrelage pour telle pièce en fonction de son taux d’abrasion.
– La norme UPEC classe, en France, le carrelage selon sa résistance à l’usure, aux poinçonnements, à l’eau et aux agents chimiques.
– La norme MOHS définit la résistance aux rayures d’un carrelage
– La norme R indique s’il est plus ou moins glissant.
S’il est un revêtement tendance, c’est bien le grès cérame. À base d’argile (comme les autres carrelages au sens strict, qui sont des céramiques) et de matière alcaline, il est chauffé à très haute température, ce qui provoque sa vitrification, puis il est pressé et étiré. On l’appelle aussi grès porcelainé, ou teinté pleine masse.
Où le poser ?
Le grès cérame est conseillé dans les endroits les plus passants et même en extérieur, car il est non gélif, antidérapant et résiste même aux acides !
Outre le grès cérame, il existe aussi du grès émaillé, moins onéreux. On le trouve en version grès pressé émaillé ou grès cérame émaillé. Le grès cérame, chauffé à plus haute température, est plus résistant que le grès pressé, mais l’émail qui teinte le carreau (à la différence du grès porcelainé, teinté pleine masse) peut s’écailler à la longue.
Il est parfait pour des pièces de vie, mais préférez le grès cérame dans la cuisine ou les couloirs.
Le grès émaillé se décline en des dizaines de décors, imitant les matières naturelles. Ci-dessus, il ne s’agit pas de parquet, mais bel et bien de grès texturé de manière à imiter les veines du bois. Bluffant à la vue comme au toucher ! On note que les avancées techniques permettent dorénavant de donner un effet 3D à la matière, une autre grosse tendance repérée au dernier Cersaie.
Dès 15 euros le m2
Cent ans après La Belle Époque, ils reviennent en force ! Les carreaux de ciment ne sont pas à proprement parler un carrelage, car ils ne sont pas constitués d’argile mais d’un mortier de sable et de ciment teinté dans la masse. De fabrication artisanale, ils sont appréciés pour leur grande résistance et leurs motifs désuets, bien qu’il existe également des créations contemporaines.
Les carreaux de ciment s’emploient dans toutes les pièces même les plus passantes. Ils n’ont que deux ennemis : les matières acides (citron, vinaigre) et le l’eau calcaire. Attention à l’entretien : protégez-les avec une traitement hydrofuge/oléofuge et bannissez les détergents acides.
Le motif géométrique ci-dessus, à l’effet 3D, est l’un des chouchous car il combine carreaux de ciment et l’attirance actuelle pour le géométrique. L’indémodable noir et blanc reste aussi une valeur sûre. Dans les couloirs, posez les carreaux en diagonale pour un effet d’espace. Dans une grande pièce tentez la très chic pose tapis comme ci-dessus.
Environ 100 euros le m2 pour du carrelage à motifs
Les tomettes sont des dalles de terre cuite façonnées à partir d’argile. Les traditionnelles tomettes de Salernes en Provence sont hexagonales et rouges comme ci-dessus. On trouve également des tomettes octogonales ou carrés, avec des couleurs plus claires (ocre, orangé, saumon…). La tomette peut également être émaillée, ce qui lui donne un aspect brillant et qui la rend non poreuse.
Les tomettes sont un type de carreaux épais et lourds qui ne se posent qu’au sol. Ne les mettez pas en extérieur, car elles gèlent !
Les tomettes ne se posent plus sur du sable et bord à bord comme avant mais avec une colle flex et un joint. Elles apportent à n’importe quelle pièce un esprit authentique et délicieusement désuet. Chaleureuses, car se patinant avec le temps, elles présentent l’inconvénient d’être poreuses comme les carreaux de ciment. Il faudra donc les enduire d’un apprêt spécial.
De 20 à 100 euros en fonction de la fabrication de la tomette (industrielle ou artisanale).
On a tendance à appeler ainsi les carrelages aux tout petits carreaux mais la mosaïque est avant tout une technique utilisée dès l’Antiquité. Elle utilise un assemblage de ‘tesselles’ (de petits morceaux de pierre ou de céramique) en vue de former une œuvre d’art. Aujourd’hui, on désigne ainsi les petits carreaux de carrelage, de verre ou de pâte de verre qui servent de tesselles et avec lesquels on peut perpétuer l’art de la mosaïque figurative au sol ou au mur.
C’est sur les sols de salles de bains que l’on trouve la plupart des applications en mosaïque. La mosaïque de verre couvre même les sols des douches à l’italienne.
La mosaïque traditionnelle ou les créations originales comme ci-dessus à San Francisco ne s’improvisent pas et vous devrez faire appel à un artiste en la matière. En revanche, il est assez facile de poser soi-même de la pâte de verre car les tesselles (souvent 2cmx2cm) sont pré-assemblées sur des trames textiles d’environ 30×30 cm.
Dès 10 euros/m2, mais comptez 180 euros/m2 environ pour de la mosaïque Bisazza.
La pierre véritable n’est pas un carrelage au sens strict, néanmoins, on trouve aujourd’hui de nombreuses dalles en pierre naturelles sous l’appellation de carrelage. Pierre bleue, pierre de Bourgogne, granit, pierre calcaire, marbre ou travertin sont les plus courantes pour les sols. Faire le choix de la pierre naturelle est celui de la durabilité et d’un aspect noble et intemporel.
La pierre en raison de sa grande résistance s’utilise tant en extérieur qu’en intérieur. Les pierres calcaires, poreuses, doivent être traitées.
La pierre naturelle est très lourde à manipuler et reste un matériaux onéreux. En extérieur, se développe l’usage de dalles en pierre reconstituée de type Bradstone. Le grès cérame imitant à s’y méprendre un pavage de pierres à moindre coût est l’alternative qui gagne le plus de terrain actuellement. Solide et sans entretien, sa pose est aussi bien plus facile. Il peut même être posé à l’étage sur un plancher avec solives.
Dès 30 euros le m2 pour de la pierre naturelle
Nous conclurons par un conseil. Quel que soit le type de carrelage pour lequel vous allez opter, prenez le temps de choisir quelque chose que vous aimez vraiment et un matériau de qualité, car le carrelage est un revêtement terriblement difficile à ôter. Cela implique aussi d’éviter les couleurs qui suivent une mode éphémère.
Si vous faites appel à un carreleur professionnel, comptez sur une base de 30 euros le m2. Si la pose du carrelage nécessite un calepinage particulier comme pour certains carreaux de ciment, cela peut aller jusqu’à 75 euros.ET VOUS ?
Avez-vous opté pour du carrelage au sol ? Comment l’avez-vous choisi ? Partagez vos astuces et vos photos dans la partie commentaires ci-dessous !